Le CEF de MarseilleCentre éducatif fermé des Chutes-Lavie

Le centre éducatif fermé est situé à Marseille dans les Bouches-du-Rhône (13). Implanté à proximité du quartier des Marronniers sur le domaine des Chutes-Lavie, propriété de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, l’établissement accueille des mineurs de 15 ans^1/2 à 18 ans, sur décision de justice.

Un suivi permanent

De l’arrivée au CEF à la sortie, deux éducateurs sont nommés pour chaque mineur accueilli. Leur rôle : accompagner les démarches (administratives, judiciaires ou de santé), faire le lien avec la famille et l’éducateur de la PJJ.
Tout au long du placement, une équipe éducative et pédagogique de 16 personnes gèrent les aspects de vie quotidienne, organisent les activités obligatoires et aident à la construction d’un projet personnel en vue d’une réinsertion sociale et professionnelle.

Des activités éducatives

La vie au CEF est rythmée par une succession de séquences. Activités éducatives individuelles ou de groupe, temps libres et vie de la collectivité sont organisés en créneaux horaires à partir de 7h30, heure de lever en semaine et jusqu’à 22h (22h30 le samedi).

Scolarité & formations

L’enseignement scolaire et la formation professionnelle s’inscrivent comme des activités prioritaires de l’établissement.

• Maintenir la scolarité.
  Détaché de l’Éducation Nationale, un professeur des écoles intervient au CEF. Dans un premier temps, il évalue les besoins individuels de chaque jeune pour mettre en place une remise à niveau si nécessaire, assurer une poursuite de scolarité, préparer et accompagner un examen. L’établissement dispose d’une pièce dédiée. Une salle où le « cours » se déroule en tête à tête dans but de restaurer l’adolescent de l’amener à dépasser ses difficultés scolaires éventuelles pour travailler, avec lui, son orientation ou son projet professionnel.
  
  
• Prendre conscience de ses aptitudes. 
  Le CEF est un lieu tourné vers l’insertion et donc vers l’extérieur. En fonction de leur projet, les jeunes sont amenés à sortir pour se rendre au Centre d’informations et d’orientation (CIO), à la Mission locale d’insertion (MLI). Certains vont au lycée ou sont en formation professionnelle, d’autres effectuent des stages dans des entreprises locales.
  
  
• Développer ses compétences.
  En collaboration avec l’Education Nationale et l’AFPA (Agence de Formation Professionnelle pour Adultes), chaque adolescent bénéficie d’un suivi individualisé, sur place. De la construction de son projet professionnel à la prise de conscience de ses compétences à travers un livret dédié, il peut mesurer son évolution étape après étape, s’appuyer sur ses qualités propres afin d’être acteur de sa sortie comme de son insertion sociale et professionnelle.

Activités pédagogiques

Inscrites à l’emploi du temps journalier, elles sont obligatoires et se déroulent sur deux créneaux en matinée et en après-midi, du lundi au vendredi. Comme l’ensemble des activités, elles sont soumises à une évaluation et font l’objet de gratifications récompensant l’évolution positive de l’adolescent.
– Atelier de santé/bien-être axé sur la relation.
– Ateliers espaces verts au sein du Domaine et, en extérieur, en appui aux actions de lutte contre les feux de forêts (débroussaillage).
– Ateliers artistiques et de bricolage.
– Atelier de soutien scolaire afin de soutenir les acquis et proposer une aide aux devoirs.
– Activités sportives : Initiation aux disciplines des arts martiaux au Dojo du CEF ou aux sports collectifs sur le terrain multi-activités.
– Sortie culturelles ou de sports-loisirs : cinéma, randonnées VTT, etc.

Animées par les professionnels du CEF ou des intervenants extérieurs, ces activités viennent soutenir la prise en charge éducative. Qu’elles soient sportives, technologiques, professionnelles, culturelles ou thérapeutiques, elles sont une source de médiation ludique, d’expériences positives permettant aux jeunes de s’ouvrir et de s’exprimer à travers différents ateliers ou sorties.

Vie quotidienne et collectivité

Tous les actes de la vie quotidienne et collective ont un caractère éducatif. Le respect des horaires de lever, de coucher ou de rendez-vous est tout aussi important que le service, la prise des repas en commun et la desserte. Le rangement des chambres, l’entretien des locaux et des espaces extérieurs, etc. sont autant d’activités inscrites au planning qui concourent au ré-apprentissage de la vie quotidienne et de la vie en collectivité.

Une relation de confiance

Activités éducatives, tâches quotidiennes, apprentissages scolaires ou professionnels, l’emploi du temps laisse également du temps libre aux jeunes accueillis qu’ils peuvent passer dans leur chambre ou dans les espaces communs.

Quotidiennement, un entretien avec l’équipe éducative est programmé. Temps d’échange, il permet de faire le point sur les événements de la journée qu’ils soient positifs ou problématiques. Supports à une évaluation hebdomadaire, ce « tableau de bord individuel  » relate au jour le jour  le respect du cadre imposé et l’implication des jeunes dans leur projet de réinsertion. 
Ce document sert aussi de base à l’attribution de gratifications. Participations aux sorties extérieures, autorisations de sorties familiale, temps supplémentaires de communication téléphoniques, argent de poche sont autant de récompenses venant gratifier un comportement adéquat.

Vers une réinsertion

Dès le début du placement, un travail collaboratif des équipes éducatives et des partenaires de l’orientation et de la formation se déploie autour et avec l’adolescent. Objectif : construire un projet de formation qui l’accompagnera pendant toute la durée de son séjour au CEF.

Dans les deux derniers mois, c’est sur la perspective de la réinsertion que l’accent est mis. En mettant en avant les acquis, le projet d’insertion professionnelle et le livret qui l’accompagne valorisent les compétences et les rendent mesurables. Acteur de leur projet de formation depuis des semaines les jeunes sont aussi mis en responsabilité de leur projet de sortie.
Avec les équipes éducatives et les partenaires de l’insertion et de l’emploi, c’est désormais sur les conditions du retour « en société » que les jeunes travaillent.

Un mineur délinquant est avant tout un mineur en souffrance ! Et c’est bien celui-là que nous accueillons au CEF. La justice est passée, notre rôle est désormais d’apporter un cadre structurant et les outils nécessaires pour sortir de la violence et permettre les conditions d’une réelle socialisation.

Magali Corre, Directrice du CEF
des Chutes-Lavie